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Bâtie en pleine vogue des passages couverts, la galerie Véro-Dodat est un projet purement spéculatif, qui consistait en une enfilade de devantures de boutiques au rez-de-chaussée et de logements à l’étage. Ce sont deux commerçants parisiens, Benoît Véro et un dénommé Dodat, tous deux charcutiers , qui mirent en œuvre cette opération immobilière. Ils achetèrent un hôtel particulier, rue du Bouloi, et une grande parcelle, rue de Grenelle Saint-Honoré (actuelle rue Jean-Jacques-Rousseau), leur substituèrent des immeubles, articulés autour de deux cours intérieures, et aménagèrent un passage couvert traversant ces parcelles. Selon L’Éventail : écho des coulisses , Messieurs Véro et Dodat, désignés comme « les deux plus riches charcutiers de la Capitale », célébrèrent l’ouverture de la galerie par « un grand repas auquel furent conviés tous les charcutiers de Paris et aussi quelques célébrités » (C. de Bassanville, « Charcutiorama », L’Éventail : écho des coulisses , 7 novembre 1852, n° 135, np). L’entrée principale, sur la rue du Bouloi, est signalée par une grande arcade en plein cintre, flanquée de pilastres ioniques. Les pilastres soutiennent un entablement terminé par une corniche à denticules et modillons ; la frise de l’entablement porte le nom de la galerie en lettres capitales. Une demi-lune en ferronnerie livre la même information dans la partie cintrée de l’arcade. Le tracé de la galerie Véro-Dodat n’étant pas exactement perpendiculaire aux rues qu’elle relie, il forme un axe transversal qui accentue l’illusion de profondeur. La galerie Véro-Dodat, vers la rue du Bouloi La galerie Véro-Dodat a joui d’un succès immédiat : on y trouvait, vers 1836, « deux libraires, deux tailleurs, un chapelier, un pharmacien, un parfumeur, un coiffeur, un cabinet littéraire, un bijoutier, un bottier, un changeur. » (Georges Cain, « Un Vieux passage parisien », Le Figaro , 22 juin 1913, n° 173, [p.1]). La tragédienne du Théâtre-Français, Élisabeth-Rachel Félix, dite Rachel (1821-1858), y occupa un logement et le journal satirique Le Charivari y installa ses presses. Le succès de ce passage couvert s’expliquait également par la proximité de l’entreprise de diligences que Vincent Caillard créa, en 1826, avec Pierre et Jean-Baptiste Laffitte, sous l’appellation des « Messageries générales de France ». L’entreprise assurait l’acheminement des dépêches et du courrier, ainsi que le transport des voyageurs entre Paris et la France entière. Les voitures hippomobiles des « Messageries générales de France » avaient la rue du Bouloi pour terminus. L’administration de l’entreprise avait ses bureaux dans les rues Saint-Honoré et de Grenelle-Saint-Honoré (actuelle rue Jean-Jacques-Rousseau). « On devine alors l’incessant défilé, le remue-ménage, le brouhaha causés par tous ces départs et toutes ces arrivées », écrit Georges Cain dans Le Figaro , qui se souvient « d’avoir usé (…) dans sa petite jeunesse des voitures de la rue du Bouloi » ( Le Figaro , 22 juin 1913, [p. 1]). Ce mode de transport faiblit après l’essor du transport ferroviaire dans la seconde moitié du XIXe siècle. La fermeture des Messageries Caillard et Laffitte, rachetées en 1854, précipita le déclin de la galerie Véro-Dodat. Le décor sculpté de la galerie Véro-Dodat, rue Jean-Jacques-Rousseau Un large balcon en ferronnerie domine l’entrée de la galerie Véro-Dodat, du côté de la rue du Bouloi. Il précède une grande porte-fenêtre axiale, encadrée par deux niches à sculpture. Celles-ci présentent, à gauche, la figure d’Hermès, dieu du Commerce, coiffé du pétase (casque ailé), serrant d’une main le caducée et de l’autre, une bourse d’argent ; et à droite, une copie du Satyre au repos, célèbre type statuaire attribué au sculpteur de la Grèce antique, Praxitèle. La galerie Véro-Dodat, vers la rue du Bouloi La galerie est soigneusement dallée de carreaux noirs et blancs posés sur la pointe ; elle s’élève sur deux niveaux éclairés par des bras de lumière à un seul globe lumineux. Le mode de couvrement de la galerie Véro-Dodat alterne les plafonds à caissons peints et les verrières à double pente. L’or des cuivres et les faux marbres se distinguent encore, mais n’ont plus la vivacité d’autrefois. La devanture des boutiques La devanture des boutiques présente le même modèle sur toute la longueur de la galerie : les vitrines sont divisées par de minces pilastres qui soutiennent un entablement doté d’une frise et d’une corniche à denticules et modillons ; elles sont couronnées d’une arcature en plein cintre qui retombe en « bande lombarde » ou en étroites baies. Les fenêtres à persiennes de l’étage, qui percent des murs blancs à refends horizontaux, correspondent aux logements réservés initialement aux particuliers. La frise décorative de l’étage Sous les verrières, les fenêtres de l’étage sont surmontées d’un entablement dont la frise sculptée « à la grecque » reçoit palmettes et candélabres stylisés, avec des caducées à intervalles réguliers. L’entablement traverse également la galerie au niveau des plafonds à caissons peints. Les bras de lumière Deux colonnes engagées à chapiteau composite, avec feuilles d’acanthe et caducées, supportent, entre chaque module, une saillie de l’entablement, qui reçoit les bras de lumière et leur base décorative. Celle-ci montre un petit génie aux serpents assis sur un trône de feuilles d’acanthe encadré de rinceaux, qui serre entre les mains deux énormes cornes d’abondance. Une lyre, ornant la base de deux colonnes au niveau du café de l’Époque Ces colonnes reposent sur une base qui intègre une petite niche rectangulaire contenant un motif de lyre ornée de feuillage. Quelques exemplaires ont conservé des traces de dorure. La loge du gardien de la galerie et l’escalier menant aux logements des particuliers Du côté de la rue du Bouloi, non loin de la loge du gardien de la galerie, un passage mène à l’escalier conduisant aux logements des particuliers. L’allégorie de l’Agriculture, flanquée de deux génies Les quatre plafonds sont « couverts de peintures allégoriques » qui, selon Georges Cain, rappellent la « manière » de [François-Joseph] Heim ou d’Abel de Pujol » ( Le Figaro , 22 juin 1913, [p. 1]). Ils rassemblent quatre peintures octogonales à larges bordures à rinceaux et, pour trois d’entre elles, de petits panneaux peints, de format rectangulaire ou carré, ornés d’un médaillon central disposé sur un décor de grotesques. Ces peintures montrent des scènes symboliques (figures allégoriques, génies ailés et coiffés d’une flamme) environnées d’attributs sur le thème du Commerce, des Arts et de l’Industrie. Herm